
30 mars 2016
Le sanatorium était un centre de cure spécialisé dans le traitement de la tuberculose pulmonaire.
C'est mon premier spot en matière d'Urbex et véritablement mon coup de coeur de part sa grâce architecturale.
Il est composé de trois pavillons, distants de 400m pour éviter l’épidemie :
-l’un accueillait les femmes (Pavillon du Dr Vian dit « des Peupliers », fermé en 1988 ),
-l’autre les hommes (pavillon Adrien Bonnefoy Sibour dit « Tamaris », fermé en 2001),
-le 3e pour les enfants (Pavillon des Cèdres) a été réhabilité et fait parti du centre hospitalier actuellement en activité.
Ils sont disposés en parallèle pour bénéficier de la même exposition au soleil. La cure d’air frais et le repos constituaient le principal axe thérapeutique à une époque où les antibiotiques n’existaient pas.
Avec les progrès de la médecine, les sanatoriums de France ont peu à peu fermés. Les deux bâtiments abandonnés sont inscrits au Monuments historiques de France depuis 1999.
 1930 création de la « Maison de la Cure ».
 1940-1943, le temps du camp d'internement et du camp de la Milice.
 1946-2001 : renouveau et incertitude.
Bâtiment Le Tamaris
Ce bâtiment qui trone au milieu de la forêt faisant fasse aux agressions de la nature et tantant de rester fièr et digne me fascine tout simplement...
Je pense que lorsque l'on prend la peine de se documenter un minimum sur un "Spot" et que l'on se rend ensuite dans celui-ci, notre vision n'en est que plus enrichie.
On traverse les couloirs en voyageant dans l'histoire, en s'imaginant tout simplement toutes ses personnes qui on pu à un moment donné de l'histoire froler le sol de leur pats.
On peut ressentir les souffrances, la solitude ou l'inquiétude qui ont pu être ressentit dans les chambres.
On s'imagine que des moments de gaietés ont pu quand même être partagé dans le petit théâtre.
Et on se surprend à rêver d'un avenir futur pour ce lieu ...
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Le sanatorium : C'est le 2 juillet 1929 que le Conseil Général y décide la construction d'un Hôpital-Sanatorium dont la première pierre est posée le 29 octobre 1931. Le projet, architecturalement novateur, comprenait trois bâtiments principaux figurant "un transatlantique vivant, prêt à voguer vers la haute mer". L'ouverture a lieu le 18 juillet 1933 : 100 lits confiés au Dr Albert Feret, élève du Pr Léon Bernard, spécialiste des traitements médicaux et chirurgicaux de la tuberculose (pneumolyse, thoracoplastie, phrénisectomie, collapsothérapie, etc. ...). L'ouverture à 500 lits a lieu en octobre 1933. En 1934, 150 hommes, 141 femmes, 127 enfants sont hospitalisés ; la même année, 209 patients quittent le sanatorium, 45 décèdent... ! Le pavillon des enfants ferme le 9 février 1939 ; le sanatorium ferme le 9 juin 1940.
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Le camp : Le 5 octobre 1940 s'ouvre le premier camp d'internement administratif de la zone nord, en lieu et place du sanatorium. Les premiers internés arrivent le 9 octobre 1940: dans un bâtiment prévu pour 150 malades se retrouvent initialement 210 internés, 600 fin novembre 1940, 667 en juin 1941 ; essentiellement des cadres, élus et militants communistes de région parisienne. Un grand nombre est transféré vers d'autres camps, dont Chateaubriand (9 seront fusillés dont JP Timbaud), Compiègne, Drancy et les camps de la mort.
Les "politiques" sont remplacés par des femmes (résistantes et juives) à partir de mai 1942, avant qu'elles ne soient transférées vers Drancy et Auschwitz.
Le camp ferme définitivement le 15 septembre 1942. Il a représenté un lieu de répression, de tri, organisé contre les communistes et les résistants, mis sur pieds et dirigé par Vichy, administré par les français, en collaboration étroite avec les nazis.

L'école de police : Dès novembre 1942, la sanatorium accueille une école de police, formant des "groupes mobiles de réserve" (les miliciens).
Une cérémonie de remise de fanions a lieu le 31 mars 1943, en présence de René Bousquet, secrétaire général à la police. L'école est dissoute le 13 septembre 1943.

L'hôpital actuel : Le sanatorium rouvre en 1945. Il est transformé en centre de rééducation et ne fonctionne plus, à l'heure actuelle, que sur un seul bâtiment. Les deux autres sont à l'abandon.
De ses trois bâtiments gigantesques posés au milieu de la forêt, deux sont devenus de véritables fantômes. Car quatre-vingts ans après avoir vu le jour, cet ancien sanatorium n'est plus que l'ombre de lui-même. Les pavillons Tamaris et Peupliers sont devenus deux monstres de pierres, entièrement éventrés et tagués. Parcourir les couloirs et les pièces en ruines va jusqu'à vous donner des frissons. Plus une fenêtre, plus une porte, plus un escalier ne tient debout. Des gravats vous barrent le chemin alors que le vent s'engouffre bruyamment dans les étages.
Malgré leur état, les mastodontes espèrent encore une réhabilitation. Plusieurs architectes assurent qu'elle est possible. Elle est même souhaitable sachant que les édifices sont inscrits à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques. Si les Peupliers, abandonnés en 1975 et rongés par la végétation, sont difficilement accessibles, les Tamaris, sans vie depuis douze ans, restent toujours le terrain de jeu des amateurs de paintball et de quelques cinéastes. Clovis Cornillac et Yvan Attal se sont battus dans ses murs lors du tournage du film « Le Serpent » en 2006.

J'espère un jour pouvoir découvrir le second bâtiment "les peupliers" avant qu'il ne soit trop tard.
Mais je me dis surtout qu'il va falloir que je revienne au Tamaris pour compléter mon reportage photographique.
J'aimerai y être guidé par une personne pouvant m'expliquer toutes les pièces.